Stones of History

Vous voyez le titre de l'article et vous vous dites : "Il y a un petit problème d'époque là !". Et puis même si on ne voit pas totalement qui il est, le nom nous parle. Mais je ne vais pas vous parler de ce roi. Non, nous allons rester au XXème siècle, où cet homonyme du roi d'Orange et comte de Nassau fut décoré pour son courage.

Ce William d'Orange était soldat du MI 14, c'est-à-dire de la Britich Millitary Inteligence (service secret britannique), section 14 : un département particulier pendant la seconde guerre, centré sur l'Allemagne. Il reçu donc la médaille Dickin en mai 1945 pour son rôle décisif dans la Bataille d'Arnhem, Opération Market Garden. Cette opération consistait à récupérer une voie de passage stratégique aux Pays-Bas alors occupée par les Allemands. Reprendre ces ponts qui permettaient de contourner la ligne Siegfield (ligne fortifiée érigée par les Allemands lors du précédent conflit) et d'atteindre plus facilement la Rurh, importante région industrielle allemande auraient donné aux Alliés une chance de mettre un terme à la guerre plus rapidement. L'Opération ne fut pas un réel succès et les pertes humaines furent conséquentes pour les deux camps. Cependant la perte de 2000 britanniques suplémentaires fut évité grâce à William qui réussit à transmettre un message à la Grande Bretagne malgré les problèmes de communication rencontrés pendant la bataille. Ce message envoyé le 19 septembre 1944 à 10h30 fut receptionné à 14h55 après avoir parcouru plus de 400km.

William d'Orange était un Pigeon voyageur.

 La médaille Dickin est une récompense millitaire, créée en Grande Bretagne en 1943 qui vise à honorer des animaux pour leurs actes héroïques en temps de guerre, pour gratifier "leur bravoure et leur dévouement". Elle fut en tout et pour tout accordée 54 fois de 1943 à 1949, aussi bien à des pigeons qu'à des chiens et des chevaux. Il y eu même un chat, Simon, lauréat de la médaille pour avoir héradiqué une colonie de rat à bord d'un bateau de la marine Britannique.

ARTICLE 3.

"La souveraineté nationale appartient au peuple qui l'exerce par ses représentants et par la voie du référendum. 
Aucune section du peuple ni aucun individu ne peut s'en attribuer l'exercice. 
Le suffrage peut être direct ou indirect dans les conditions prévues par la Constitution. Il est toujours universel, égal et secret. 
Sont électeurs, dans les conditions déterminées par la loi, tous les nationaux français majeurs des deux sexes, jouissant de leurs droits civils et politiques."

Peut-être ce texte vous dit-il quelque chose ? Vous avez sûrement pu le lire dans une Mairie, sur votre livret du citoyen en recevant votre carte d'électeur, ou bien lors des cours d'éducation civique qui sont dispensés dans les collèges et lycées. Ce n'est pas simplement un article de loi non, c'est un extrait de la Constitution Française, en vigueur depuis le 4 octobre 1958. Car oui, le droit de vote est en France inscrit dans la Constitution ! C'est sans doute l'une des raisons qui fait que, maintenant, ce droit est considéré comme inaliénable, comme une évidence. Toutefois il a fallu beaucoup de temps avant que le vote obtienne la place qu'il occupe actuellement.

A quelques jours des élections départementales, voici donc un topo sur tout ce qu'il faut savoir du droit de vote en France, et notamment au XXème siècle.

Tout d'abord, le droit de vote en France est né de la Révolution Française avec la mise en place de la Monarchie Constitutionnelle le 3 septembre 1791. Dès lors il est stipulé dans la Constitution que la souveraineté appartient à la Nation, ainsi le choix de choisir ses représentants est donné au peuple. Mais de façon restreinte : seul les hommes de plus de 25 ans et payant un impôt suffisant, appelé "Cens" sont électeurs. Ces citoyens "actifs" n'élisent cependant pas eux-mêmes les députés, mais votent pour des "Grands électeurs" payant des impôts plus conséquents.
On parle de suffrage censitaire indirect.

Après de multiples essais, d'évolutions puis de retours en arrière, le suffrage universel masculin est définitivement adopté sous la Deuxième République, le 5 mars 1848. De ce fait, tous les hommes de 21 et plus en possession de tous leurs droits civils et politiques peuvent voter et peuvent être élus à partir de 25 ans.

Puis, ce n'est qu'au XXème siècle qu'arriveront les prochaines évolutions, et les changements qui font du droit de vote ce qu'il est aujourd'hui.Largement connue, l'année de 1945 symbolise la fin d'une lutte pour l'égalité avec l'accord du droit de vote aux femmes, rendant ainsi le suffrage vraiment universel.
Ce que l'on sait beaucoup moins, c'est qu'avant 1945, les militaires non plus n'avait pas le droit de vote. L'ordonnance du 17 août stipule que : "Les militaires des trois armées sont électeurs dans les mêmes conditions que les autres citoyens". Ils ne sont cependant pas éligibles au même titre que leurs concitoyens, leur candidature étant soumise à des condissions particulières.

Ensuite, la loi du 23 juin 1956 ou loi-cadre Defferre élargit le droit de vote universel aux territoires d'outre mer, donnant ainsi aux citoyens des actuels DOM-TOM la possibilité de participer à la vie politique nationale.
En 1975, c'est l'âge de l'obtention du droit de vote qui est abaissé à 18 ans par la loi du 5 juillet. Pour ce qu'il en est de l'âge d'éligibilité, il est aujourd'hui de 18 ans aussi, pour toutes les élections hormis pour les élections sénatoriales.

Tout cela pour montrer que le droit de vote n'a pas toujours été une évidence, et rappeler que c'est le premier moyen que nous avons de faire entendre nos voix, de participer à la démocratie. Et, en tant que citoyens français, nous sommes acteurs de la vie civique; le vote est donc autant un droit qu'un devoir ! Ne l'oubliez pas les dimanches qui viennent !