Maria Montessori

Elle n’a point inventé l’huile d’olive, élaboré les plans d’une ville sur l’eau ou participé à la fondation de Rome. Toutefois cette grande femme italienne est une véritable impératrice du génie au pays des pâtes fraiches.

Maria Montessori est en effet devenue la première femme médecin d’Italie après l’obtention de son diplôme en 1896 à l’âge de 26 ans. Elle se dirige alors vers la pédiatrie et développe peu à peu une nouvelle pédagogie selon ces propres conceptions de l’éducation. A l’époque, ses travaux font des adeptes et de nombreuses personnalités participent aux financements de ses recherches.

Ainsi sera construite la première « Casa dei Bambini », le 6 janvier 1907. Ce véritable laboratoire de recherche pédagogique lui permettra de faire des découvertes surprenantes et d’établir une nouvelle méthode d’apprentissage. Cette pédagogie révolutionnaire est basée sur l’éducation sensorielle, la mémoire et sur une totale autonomie de l’enfant qui est maintenant acteur de son éducation et qui n’est plus qu’aiguillé par l’éducateur : on ne provoque la concentration de l’enfant, on la laisse se forger et se développer suivant le rythme et les capacités de chacun. Les enfants gèrent donc eux-mêmes leur temps, alternant moments de détente et travail. Les résultats sont aussi surprenants que fulgurants !

D’après la pédiatre, on peut transformer l’Homme en adaptant son éducation. Cette idée plait particulièrement à une figure montante en Italie en ce début du XXème siècle, un politique qui trouve dans les méthodes de Montessori une manière exceptionnelle de parvenir à ses ambitions : le futur Duce italien, Benito Mussolini.

Dès l’arrivée de celui-ci au pouvoir, Maria Montessori est nommée à l’inspection générale des écoles. Ayant toujours gardé en tête ce qui était important pour elle, c’est-à-dire une philosophie de l’apprentissage capable de valoriser les enfants en les aidant à s’épanouir, elle s’opposera donc fermement à Mussolini lorsque celui-ci ordonnera que les enfants des écoles Montessori intègrent les jeunesses fascistes en juin 1934.Après un ultimatum, elle préfèrera donc fermer ces écoles plutôt que de participer activement à l’embrigadement des jeunes italiens, s’obligeant ainsi un exil de 12 ans en Angleterre.

Aujourd’hui encore la pédagogie Montessori est reconnue et continue d’être mise en œuvre dans certains établissements scolaires. La Signora italienne reste aussi un symbole de son pays, à tel point que l’on peut voir son portrait sur les billets de mile lire italien.

 Peut-être ainsi connaissiez-vous déjà le nom de Montessori ainsi que ses traits plein de détermination et d’intelligence. Maintenant vous saurez donc à qui ils appartenaient et l’Histoire qu’ils renferment.